Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
UN MONDE D'AVANCE- SECTION LEON BLUM
19 mars 2007

SEGOLENE ROYAL POUR UNE VIe REPUBLIQUE

Notre rassemblement ici, à la Porte de Versailles, n’est pas une réunion publique comme les autres, ni un rendez-vous de plus, il a une valeur et une densité toute particulière, parce que vous êtes venus de tous les territoires qui forgent notre destin commun. Parce que souvent, vous avez fait un long chemin, et même un très long voyage si j’en juge par la présence de tant d’amis des Outre-Mer.

Parce que, à travers vous, je veux parler de la France et m’adresser aux Français, et à travers les 5 000 élus ici présents, c’est aux 500 000 élus sur tout le territoire national auxquels je pense à ce moment.

Merci du fond du cœur pour votre parrainage.

Plus de 4 000 signatures sont arrivées au Conseil constitutionnel.

Je sais ce que je vous dois. Je sais ce que je dois à mon parti, je sais ce que je dois aux militants.

Car si je suis ici devant vous, c'est d’abord parce que je suis une des vôtres, conseillère municipale, conseillère générale, parlementaire pendant quatre mandats successifs, présidente de la région Poitou-Charentes, reprise à un ancien Premier ministre.

Oui, je suis des vôtres, et je connais comme vous les grandeurs et les servitudes du mandat d’élu, la noblesse aussi de cet engagement, ce qui fait qu’au jour le jour, nous sommes confrontés aux difficultés, aux souffrances, aux précarités, aux injustices, mais c’est ce qui fait aussi qu’au jour le jour, nous nous battons pour que la France aille mieux.

Je ne suis pas candidate pour reconduire le désordre des choses, mais au contraire, pour bâtir une France juste et forte.

Je ne suis liée à aucun groupe de pression, à aucun pouvoir d’argent.

Le pacte présidentiel, il a pour objectif de faire ce que vous faites tous les jours sur vos territoires, c’est-à-dire de répondre aux urgences d’abord de la vie quotidienne des Français et des Françaises, mais c’est aussi de préparer le pays aux défis du futur. C’est la mission que vous vous donnez, c’est la mission que je me donne, et c’est sur la victoire sur ces bases que nous devons conquérir et gagner ensemble.

Vous qui êtes des élus du suffrage universel, vous qui consacrez votre vie au bien public, vous savez que c’est le désintéressement qui fait les grands desseins, c’est-à-dire à la fois les grands projets et les grands progrès.

Ce dévouement et ce désir de changement que vous mobilisez dans vos communes, dans vos cantons, dans vos régions, dans vos départements, dans vos villes, dans vos circonscriptions, je les veux pour la France. C’est la beauté de l’engagement politique, c’est la noblesse du combat collectif et c’est le sens de notre combat commun. Et je le ressens au fond de moi chaque jour un peu plus, c’est bien ce qu’attendent les citoyens.

Je voudrais même vous dire que la réponse aux tumultes de la mondialisation, qui nous inquiètent tant, c’est le raccrochement aux territoires, ce sont les racines solides, celles qui permettent de se lever et de se tourner sans peur vers les autres et vers le vaste monde. Je veux réconcilier le local et le global, et ce sera tout le sens des réformes institutionnelles efficaces, et c’est tout l’objectif de la République nouvelle que j’appelle de mes vœux et qui est portée par le pacte présidentiel, cette République nouvelle dont vous êtes les acteurs à l’avant-garde, cette République nouvelle, nous la réussirons, et lorsque nous l’aurons réussie grâce au vote des Français dans un référendum populaire, institutionnel, refondateur de notre République, ancrée sur ses traditions mais en même temps tournée vers le futur, ancrée sur ses territoires, farouchement accrochée à ses identités et à ses diversités, et en même temps ayant la capacité d’inventer la France qui se relève, alors oui, ce sera notre 6e République, et c’est à celle-là que je vous invite, et c’est celle-ci que nous construirons ensemble.

Cette 6e République, elle est prête. Elle s’appuie sur votre travail.

Ce travail qui a été animé par nos présidents de groupe à l'Assemblée nationale et au Sénat, Jean-Marc Ayrault et Jean-Pierre Bel. Elle s’appuie, vous y avez tous contribué, elle va s’appuyer sur quatre piliers nouveaux.

D’abord une démocratie parlementaire revivifiée qui va mettre fin au cumul des mandats.

Ensuite, une démocratie sociale, qui va faire faire à la France un bond dans le futur, en modernisant le dialogue social, en faisant en sorte que les organisations de salariés soient enfin respectées dans notre pays et contribuent au nouveau pacte que je veux nouer avec les entreprises pour prouver que l’on peut concilier la solidarité, les sécurités au travail, la valeur du travail, mais aussi l’efficacité économique et la conquête de ce qu’il y a de mieux dans la mondialisation.

Le troisième pilier, c’est la démocratie participative, celle que vous pratiquez tous les jours. Et c’est bien parce que depuis des années, je suis une élue locale que j’ai compris comme vous que la France a changé, que le monde a bougé, et donc que la politique doit changer en s’appuyant sur l’intelligence des gens, sur leur volonté de participer aux décisions qui les concernent, parce qu’ils sont les meilleurs experts de ce qu’ils vivent, de ce qu’ils sentent, de ce qu’ils attendent, de ce qu’ils espèrent, non seulement pour eux-mêmes mais aussi pour la génération qui se lève, afin qu’à son tour, cette génération qui se lève puisse espérer un meilleur avenir et transmettre à la génération suivante aussi le goût du risque, celui d’entreprendre, mais la ferme conviction que c’est en prenant le goût du risque, qu’en arrivant à conquérir le goût d’entreprise que nous pourrons au mieux le faire si nous assurons les solidarités de base, le maintien des services publics sur tout le territoire, l’accès à la santé.

C’est cela que nous ont dit tous les Français dans les réunions participatives qui m'ont aidée à construire avec vous le pacte présidentiel avec lequel nous nous battons aujourd’hui pour nous acheminer vers la victoire.

Le quatrième pilier de la 6e République, c’est la démocratie territoriale.

Oui, nous allons accomplir une nouvelle étape, reprendre le flambeau de Pierre Mauroy, mais pas dans une décentralisation ratée et confuse, à tel point confuse comme la droite la fait que le mot même de décentralisation a perdu tout son sens et toute sa valeur. C’est pourquoi nous mettrons en place une loi sur les intelligences territoriales au sens large, ce que j’appelle la régionalisation, non pas au sens de régions administratives, mais au sens de régions territoriales, et je le ferai parce que je crois que c’est là que se trouve le véritable cœur de la réforme de l'État. Nos concitoyens attendent que nous dépensions avec sagesse les fonds publics. Ils connaissent l’état de déficit dans lequel la droite laisse la France. Ils savent que ce sera difficile. Ils attendent donc de nous des dépenses publiques mieux organisées, un euro dépensé : un euro utile.

Ils attendent une clarification dans la répartition des compétences. Je veux faire confiance aux territoires, aux communes, aux départements, aux régions, aux agglomérations, aux communautés de communes. Chacun aura sa tâche à accomplir. (...)

Discours de Ségolène Royal au Rassemblement national des élus socialistes et républicains

Publicité
Commentaires
UN MONDE D'AVANCE- SECTION LEON BLUM
Publicité
Newsletter
Publicité