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UN MONDE D'AVANCE- SECTION LEON BLUM
10 avril 2007

ADN (A/DE) DROITE

Nicolas Sarkozy vient d’évoquer le caractère inné de la pédophilie ou du suicide chez les jeunes. Il existerait une combinaison génétique qui prédisposerait des individus à se donner la mort ou à rechercher des relations sexuelles avec des enfants.

Sarkozy confirme dans ses propos une conviction ancienne qu’il avait déjà tenté de faire loi. Il s’agissait de la "détection précoce des troubles du comportement" chez le jeune enfant "pouvant conduire à la délinquance" à l’adolescence.

Ces dispositions inspirées d’un rapport de l’Inserm invitaient les professionnels à repérer des facteurs de risque prénataux et périnataux, génétiques, environnementaux et liés au tempérament et à la personnalité. Pour exemple sont évoqués à propos de jeunes enfants « des traits de caractère tels que la froideur affective, la tendance à la manipulation, le cynisme » et la notion « d’héritabilité (génétique) du trouble des conduites ». Le rapport insistait sur le dépistage à 36 mois des signes suivants : « indocilité, hétéro agressivité, faible contrôle émotionnel, impulsivité, indice de moralité bas », etc. Je serai curieux qu’on dispose de ces données sur le bambin Sarkozy…. Je suis pas certain qu’il aurait alors passé les tests avec succès…

Le comité consultatif national d’éthique a dénoncé cette dérive préoccupante en rappelant qu’il ne faut pas confondre "une médecine préventive qui permettrait de prendre en charge, de façon précoce et adaptée, des enfants manifestant une souffrance psychique" avec une "médecine prédictive qui emprisonnerait paradoxalement ces enfants dans un destin".

La conviction de Sarkozy repose sur un postulat qui privilégie l’inné (facteurs génétiques, prédispositions cérébrales…) aux dépens de l’acquis (facteurs environnementaux, culturels, familiaux…), dans l’explication des troubles du comportement. On comprend mieux son obsession à stigmatiser systématiquement les « classes dangereuses ».

Cette théorie a l’immense avantage de dédouaner Sarkozy de toute responsabilité dans la montée des violences puisqu’elle procède de facteurs innés, et que demain s’il était élu, toutes les violence à venir n’auraient rien à voir avec lui et sa politique mais tout à voir avec la prédestination des individus fautifs.

Dés lors, quelle est l’étape suivante sinon de proposer de les séparer du reste de la population le plus tôt possible pour les mettre hors d’état de nuire ?

Benoît Hamon, Porte-parole du NPS, Député européen

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