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UN MONDE D'AVANCE- SECTION LEON BLUM
29 mars 2008

CHEZ DATI, C'EST PAS CEINTURE

Finalement, ça l’intéresse. Samedi matin, la ministre de la Justice, Rachida Dati, se fera élire maire du VIIe arrondissement de Paris. Une formalité, sauf peut-être pour le maire sortant, Michel Dumont, qui figurait en deuxième position sur la liste UMP : eu égard à la lourde charge ministérielle de la tête de liste, il pouvait espérer récupérer son fauteuil de maire. C’est aussi, d’ailleurs, ce qu’avaient aussi cru comprendre, pendant la campagne, de nombreux électeurs de l’arrondissement. Mais non. La mode est au cumul. Comme beaucoup de ses collègues ministres, Dati a donc choisi de cumuler. Désormais, promis, elle consacrera tous ses samedis au VIIe arrondissement de la capitale et à ses prospères habitants.

Entre le Champ de Mars et l’esplanade des Invalides, la protégée du Président espère se construire une légitimité politique, contre ceux qui guettent ses faux pas. Dans l’entourage de Dati, on n’a pas de mots assez durs pour dénoncer "les coups bas" et "les vacheries" de tous ceux que dérangeraient son parcours hors norme.

Dérapage.

Selon un proche, la publication mercredi sur le site Mediapart d’informations relatives au train de vie de la chancellerie participe de cette conjuration. Le contrôleur financier du ministère de la Justice s’est inquiété du dérapage des frais de réception depuis juin. En décembre, le plafond des dépenses autorisées était dépassé de 30 %. Jeudi, Guillaume Didier, le porte-parole de la chancellerie, a confirmé qu’une rallonge de 100 000 euros avait été octroyée à l’automne, justifiée par l’organisation de réceptions telles que celle du 13 juillet, veille de la fête nationale. Une performance qui pourrait être dépassée en 2008 : plus de la moitié des 200 000 euros alloués avaient déjà été dépensés fin mars ! Mais la chancellerie a démenti qu’une seconde rallonge de 100 000 euros était dans les tuyaux. Démentie également, l’existence d’une "prise en charge de dépenses personnelles" évoquée par le site. «On ne peut pas qualifier le fait d’avoir un collant de rechange et un peu de maquillage pour faire un raccord avant une interview de dépense personnelle !" s’insurge Didier. Pour l’entourage de Dati, l’évocation médiatique des "affaires de toilette" de la ministre est la preuve d’intentions malveillantes. "Beaucoup disaient qu’elle allait quitter son ministère. Elle y est en fait confirmée et avec un bilan positif. Cela suscite fatalement des jalousies politiques", souffle un proche.

"Simplicité".

Le 13 mars, des syndicats avaient accusé la ministre de travailler "au service de sa propre image". Pour fêter (avec retard) la Journée des femmes, Dati avait invité 230 femmes du monde judiciaire, avec billet aller-retour en première classe. "Comme tous les buffets de la chancellerie, c’était d’une très grande simplicité", avait relativisé le porte-parole du ministère. Dati ne conteste pas la très forte hausse des frais de réception depuis juin. Elle assure que c’est le prix à payer pour renforcer notamment "la présence de la justice française en Europe". Outre ses homologues de l’UE, la ministre fait savoir que si elle reçoit beaucoup, c’est parce qu’elle a choisi de "faire de la chancellerie une chancellerie ouverte". Ouverte et généreuse.

Source : Libération en date du Samedi 29 mars 2008. Article d'Alain Auffray.

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