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UN MONDE D'AVANCE- SECTION LEON BLUM
14 octobre 2006

CONSEIL NATIONAL DU PARTI SOCIALISTE - 6 OCTOBRE 2006

Intervention de Christian Martin :

Mes chers camarades, un projet de résolution vous est soumis ce matin à propos du texte qui a été adopté par les députés de l'UMP à une très large majorité, quoi qu'on en ait dit initialement, sur le projet de loi de l'énergie, qui comprend la privatisation de Gaz de France. Alors que ce texte va être transmis au Sénat, et que rien n'est terminé en termes de débat, le combat continue, il est important que notre parti affirme avec force ce matin, et comment mieux le faire que par la voie du conseil national, que nous sommes résolument opposés à cette privatisation de Gaz de France.

Le gouvernement à l'Assemblée avait prévu pour le service public du gaz une exécution sommaire en recourant au 49.3, du moins l'espérait-il, à l'abri des regards, à l'abri des débats, et les députés de gauche, notamment les députés socialistes, l'ont contraint de s'expliquer le temps nécessaire et publiquement, et il faut ce matin rendre un hommage appuyé à nos camarades députés socialistes qui, au cours de 150 heures de débat, pas moins, enfin, 140 et quelques en tout cas, ont contraint le gouvernement et sa majorité à s'expliquer en les poussant dans leurs derniers retranchements, jours et nuits quasiment.


Un magnifique combat qui restera sans doute dans les annales déjà riches de l'Assemblée a été mené notamment par François Brottes et par beaucoup d'autres. Je crois qu'il y a eu 51 intervenants au total, il faut les applaudir, en effet, et ce combat magnifique a permis de mettre à jour à la fois le danger et les conséquences pour l'avenir de ce texte funeste et également l'incohérence et les faux-semblants des arguments développés par la droite pour le justifier.


D'abord, ils ont eu raison, revenons-y, il faudra encore le marteler, d'insister sur le reniement de la parole de l'État que constitue l'abaissement à 34 % de la part publique dans le capital de Gaz de France, après l'engagement pris en août 2004, ce n'est pas si vieux, l'engagement pris solennellement, notamment par le ministre de l'Economie de l'époque (ce n'est pas la peine de le nommer ici), l'engagement de garder EDF et GDF comme entreprises publiques, et non de les privatiser au nom de leur rôle stratégique en matière d'énergie.


Cet engagement solennel pris devant le Parlement, mais aussi les syndicats, par des courriers personnels à l'époque du Ministre, pris devant l'ensemble des Français finalement, a été violé par pur opportunisme. Et finalement, l'intéressé, en violant la parole de l'État, a démontré qu'il n'était pas digne d'en occuper la plus haute fonction. D'ailleurs, il n'a même pas dénié, je crois, venir s'en expliquer à l'Assemblée, même lorsque la question lui a été posée personnellement mardi dernier.

Nous devons, pour ce qui nous concerne, pour les semaines qui viennent, réaffirmer qu'il est irresponsable, en privatisant Gaz de France, d'abandonner ce levier d'intervention publique si efficace, alors que le secteur de l'énergie est entré dans une phase de graves turbulences caractérisée par la hausse du cours du pétrole et donc des prix du gaz. (...)

La suite de cette intervention sur le site national du NPS :

http://nouveau-ps.net/actualites/act100604.php

Intervention de Vincent Peillon :

Mes chers camarades, nous sommes impatients, je pense, pour la plupart d'entre nous, d'être un mois et demi devant, et dans l'affrontement où nous serons tous réunis face à la droite.


Mais pour ce qui nous concerne, nous avions considéré, d'une part, que ce calendrier n'était pas le meilleur, on aurait pu consacrer encore un peu de temps à la rentrée au projet et repousser ce choix ultérieurement, et d'autre part que la méthode, celle des débats médiatisés, dangereuse.


Devant cet état de fait aujourd'hui, il faut malgré tout essayer de rendre ces six semaines utiles, utiles non pas à l'une, à l'un, à l'autre, mais utiles à notre famille politique, utiles à la gauche, et si possible utiles à notre pays.


Je vois quatre défis qui restent essentiels. Je n'entrerai pas dans les considérations qui ne me semblent pas bonnes, pour savoir s'il y a ici certains qui sont plus à gauche, plus socialistes, ou même éventuellement, je l'ai encore entendu à l'instant, proches de thèses extrémistes, car je crains que, si nous faisons ce genre de débat pendant six semaines, tout ce que nous pourrons dire sur le rassemblement après, et tout cela se fait, puisque cela a été demandé, devant les caméras, sera un jeu de dupes, et nos sympathisants, nos militants, sont inquiets.


J'appelle donc à ne pas le faire, et pour ce qui me concerne, je ne le ferai pas. Et j'espère que dans la décision en conscience des militantes et des militants socialistes, attachés aux valeurs qui sont les nôtres, attachés au combat contre la droite, la qualité des comportements et des argumentations comptera aussi au moment du choix.


Je vous le dis, nous avons tous une histoire, mais pas une seconde, je songerais même que l'un d'entre nous, Dominique, Laurent, puisse ne pas être de gauche, et profondément légitime, à porter dans le débat qui est le nôtre dans les six semaines, leur conviction et leurs orientations.


Il faudra que ce respect soit le même pour tout le monde.


Je vois quatre thèmes qui doivent être au cœur de cette campagne.


Le premier thème, et nous l'avons mis dans le projet, c'est le thème de l'égalité, l'égalité réelle bien entendu, celle autour de laquelle nous avons constitué le mouvement socialiste.


Egalité entre le capital et le travail, c'est bien ce que l'on appelait déjà à la fin du XIXe siècle la revalorisation du travail, même dans un langage marxiste, par rapport au capital et à la plus-value, la revalorisation du travail à travers ce que nous avons construit ensemble, une politique salariale, pour le SMIC bien entendu, mais aussi pour l'ensemble de la grille salariale, et bien entendu aussi à travers une lutte qui doit être essentielle contre la précarité.

Il y a cette revalorisation du travail, et donc l'inégalité capital/travail, il y a aussi l'inégalité entre les générations. C'est un problème fondamental pour la France qui concerne autant notre jeunesse, particulièrement victime des choix que nous avons opérés depuis trois décennies, et bien entendu aussi, la question des retraites. Nous avons à faire cette égalité entre les générations.


Le troisième axe, c'est l'égalité entre les territoires. Nous le savons, les inégalités territoriales sont considérables, et au bout du bout, ces inégalités cumulées font que les couches populaires ont décroché car elles ont le sentiment que nos affirmations républicaines et socialistes sont dans le fond formelles et hypocrites, mais que nous ne venons pas résoudre les vraies questions de l'égalité réelle, qui sont aussi les questions de carte scolaire, qui sont aussi les questions de sécurité, même si, à l'évidence, elles ne sont pas que celles-là. Le deuxième enjeu considérable pour nous, c'est l'enjeu de la rénovation. Ce n'est pas un mot tabou entre nous. Nous avons gouverné quinze ans depuis 1981, et nous avons toujours eu les mêmes objectifs politiques. La véritable question et le travail de fond que nous devions entamer ensemble à Dijon et que nous avons différé, c'est la question non pas des objectifs, non pas de sonder les cœurs et les reins des uns et des autres pour savoir qui est plus ou moins à gauche , mais pourquoi, par rapport aux objectifs que nous avons affirmés ensemble, nous n'avons pas toujours réussi l'action. Donc il faut interroger les moyens de l'action publique et de l'action politique.

La rénovation, c'est celle de l'invention des nouveaux outils, des nouveaux instruments de l'action politique. C'est bien entendu la question de la démocratie politique, la question institutionnelle, mais c'est aussi la question de la démocratie sociale, qui doit être au cœur de cette campagne qui est fondamentale, comme celle de la décentralisation et de la relance de l'Etat.


Le troisième enjeu est celui de la modernité. Nous avons besoin de nous projeter dans l'avenir, nous avons besoin, y compris dans botre vie interne, de ne pas vivre semaine après semaine, à des objectifs de six semaines, mais de projeter nos valeurs dans le temps et de voir le plus loin possible.


De ce point de vue, la question de la recherche et de l'école, la question du développement durable, les questions de bioéthique, les questions de société qui se posent en fonction des évolutions structurelles des modes de vie, doivent être au cœur de nos discours et de nos propositions. Et là encore, le projet a permis, je le crois, collectivement, des avancées importantes.

Enfin, et chacun le sait, depuis la blessure du référendum sur l'Europe, et cela a été notre logique de synthèse au congrès, nous avons la nécessité de poser la question d'une réorientation de la construction européenne, et bien entendu aussi d'une nouvelle donne mondiale.

La suite de cette intervention sur le site national du NPS :

http://nouveau-ps.net/actualites/act100605.php

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